Outil d’animation 1 – Éducation

Questions à poser aux participants

  • Selon vous, à quoi sert l’école ? Pourquoi est-il important d’aller à l’école ?
  • Est-ce que vous trouvez que l’école c’est facile, ou qu’il faut travailler fort pour réussir ?
  • Pensez-vous qu’une personne en situation de handicap visuel rencontre plus de difficulté qu’une personne voyante ?

Maintenant, nous allons vous raconter l’histoire de deux personnes aveugles soit celle de Sunobar Asifi et celle de Nicole Trudeau.

Sunobar est né en Afghanistan. Elle viendra au Canada en 2013 pour faire ses études. Actuellement, elle est au secondaire.

Nicole débutera l’école il y a 69 ans. Elle a étudié au Québec, puis elle est allée en France pour se spécialiser. Elle terminera ses études il y a 34 ans.

Sunobar Asifi

Sunobar Asifi est né en 2000 en Afghanistan. L’Afghanistan est un pays de l’Asie et il est moins grand que le Canada. Sunobar a 16 ans. Elle est aveugle de naissance.

En Afghanistan, elle ne reçoit pas d’aide malgré le fait qu’elle est une personne handicapée de la vue. Elle est même victime d’intimidation

Questions à poser aux participants

  • Qu’est-ce que l’intimidation ?
  • Avez-vous déjà été victime d’intimidation ? Si oui, est-ce que quelqu’un souhaiterait nous partager ce qu’il a vécu ?

Considérant qu’elle n’ira pas à l’école en Afghanistan, sa mère sera son enseignante. Elle l’aidera à apprendre le braille, l’anglais et l’arable. Le braille a été créé par Louis Braille. Il permet aux personnes aveugles de lire et d’écrire en utilisant des points surélevés pour représenter les lettres de l’alphabet.

Pendant un an et demi, Sunobar Asifi fréquente une école anglophone au Sri Lanka. Malheureusement, elle n’avait pas le droit à des outils adaptés ou à des livres en braille.

Questions à poser aux participants

  • Que pensez-vous du fait que Sunobar n’a pas eu le droit à des outils adaptés et à des livres en braille lorsqu’elle fréquentait cette école ?
  • Qu’est-ce que Sunobar aurait pu faire comme démarche pour avoir le droit à des outils adaptés et à des livres en braille ?
  • Avez-vous déjà vécu la même chose que Sunobar ? Si oui, pouvez-vous nous donner un exemple ?

La famille de Sunobar Asifi arrive au Canada en 2013 et elle s’installe à Gatineau.

Lorsqu’elle arrive au Canada, Sunobar Asifi parle le dari, sa langue maternelle et elle parle un peu l’anglais. Elle commencera l’apprentissage oral du français dans une classe d’accueil au primaire dans une école à Gatineau. Par la suite, elle sera mise dans une petite classe dans laquelle il y aura six élèves ayant une base vision ou une surdité. Elle apprendra le braille français et l’informatique.

Apprendre une nouvelle langue est un gros défi. « Tout était nouveau pour moi, raconte-t-elle. Les gens me parlaient, mais je ne comprenais rien ! C’était très dur. » « Quand je suis venue ici, au Québec, dit Sunobar, j’ai réalisé que je devais étudier en français! Au début, je voulais étudier en anglais, donc j’ai discuté à ce sujet avec mes parents et ils m’ont dit qu’ils avaient besoin d’un peu de temps pour y réfléchir. Alors, un jour, à mon école primaire, j’ai participé à un projet dans lequel je devais m’exprimer en français. Lors de ma présentation, j’ai été surprise de constater que tout le monde l’avait aimée. Cela m’a motivée à continuer ma scolarité en français et également à persévérer du fait que je me suis attachée à mes amis, à mes enseignants et à ma technicienne en éducation spécialisée, Mona Mercier. »

Pourtant, en 2016, on a du mal à croire qu’elle ne parlait pas français du tout à son arrivée au Canada tellement elle le parle bien maintenant.

Questions à poser aux participants

  • Avez-vous dû faire des efforts particuliers comme Sunobar pour continuer vos études ? Si oui, lesquels ?
  • Avez-vous des personnes qui vous aident et qui vous soutiennent dans vos études ? Si oui, Qui sont-elles ?

En 2015, elle va à l’école secondaire Mont-Bleu à Gatineau. Elle sera dans une classe d’adaptation scolaire. Au cours de ses vacances estivales, elle apprend à se déplacer dans cette école, afin de se familiariser avec ce nouvel endroit. Elle a un ordinateur dans lequel il y a une voix artificielle qui dit à Sunobar ce qui est écrit à l’écran. De plus, elle utilise un appareil qui lui écrit en braille ce qui est inscrit à l’écran. Pour qu’elle le note à l’ordinateur, son éducatrice spécialisée, Mona Mercier lui dit ce qui est inscrit au tableau. Pour mieux comprendre certains concepts, Mona crée et adapte aussi du matériel tactile. Elle accompagne également Sunobar lors de ses cours d’éducation physique où Sunobar pousse l’audace jusqu’à monter le trampoline. Le trampoline est une toile tendue de gauche à droite et maintenue par des ressorts, sur laquelle nous faisons des sauts. De plus, Mona adapte les documents que lui remettre les enseignants. Enfin, elle transcrit en braille plusieurs documents.

Questions à poser aux participants

  • Recevez-vous actuellement de l’aide de la part de votre école ? Si oui, pouvez-vous nous dire un exemple d’aide que vous avez reçue de votre école ?
  • Croyez-vous qu’il est important d’avoir du soutien de son école pour réussir ses études ?

Considérant que l’école comporte deux étages et qu’elle doit changer constamment de classe, Sunobar transporte donc son matériel adapté avec un sac à roulettes. Elle marche dans les corridors de l’école de la façon suivante : elle tire son sac à roulettes d’une main et, de l’autre, utilise sa canne pour se guider. C’est là un des défis qu’elle doit relever chaque jour.

Questions à poser aux participants

  • Avez-vous un défi à relever à chaque jour comme Sunobar ? Si oui, lequel ?

Dans le but de sensibiliser les élèves à la vie des personnes handicapées de la vue, Sunobar rencontre les groupes de diverses classes de l’école Mont-Bleu. En février elle organise aussi un dîner dans le noir. Le dîner dans le noir est une activité durant laquelle les participants mangent avec un bandeau sur les yeux. Une vingtaine d’élèves y participent en y portant un bandeau sur les yeux. Enfin, partout dans l’école on y retrouve des affiches sur le thème du bonheur et l’amitié sur lesquelles on peut y lire des phrases positives en français et en braille. Ces diverses activités de sensibilisation lui ont permis de se faire connaître et de se faire de nombreux amis.

Questions à poser aux participants

  • Pensez-vous que les activités de sensibilisation organisées par Sunobar ont-ils eu des impacts positifs.
  • Quelle activité auriez-vous organisée pour sensibiliser les personnes de votre école ?

Nicole Trudeau

Nicole Trudeau est née en 1942 à Saint-Lambert. Elle a 74 ans. Elle a une rétinite pigmentaire, une maladie de l’oeil qui fait qu’une personne voit un peu.

En 1948, elle entre à l’Institut Nazareth pour une durée de quinze ans. Situé à Montréal, l’institut Nazareth est la seule école au Québec qui reçoit les enfants non voyants et malvoyants. L’institut était un pensionnat. C’est une école où les élèves vivent sur place. Au cours de ses études, elle apprend la lecture et l’écriture en braille. Il y avait beaucoup d’activités scolaires et parascolaires à l’intérieur de l’école. Cependant, il y avait très peu d’activités à l’extérieur. Malheureusement, elle pouvait seulement voir ses parents à quelques reprises au cours de l’année.

Questions à poser aux participants

  • Auriez-vous trouvé cela difficile de ne pas pouvoir faire des activités à l’extérieur de l’école ou de ne pas voir vos parents souvent ?
  • Qu’est-ce qui vous motive dans vos études ?

La vie quotidienne à l’Institut est contrôlée par des horaires et par des règlements. Les pensionnaires n’étaient pas surprotégés à l’intérieur des murs puisque l’autonomie était grandement favorisée par les responsables, qui étaient des sœurs catholiques.

La vie active du pensionnat contribue à occuper constamment Nicole et à atténuer son sentiment d’isolement et de rejet de la famille et de la société.

Questions à poser aux participants

  • Vous sentez-vous parfois isoler et rejeter par les autres à cause de votre handicap visuel ? Si oui, pouvez-vous nous donner un exemple ?
  • Qu’est-ce que vous pourriez faire pour ne plus avoir ce sentiment d’isolement et de rejet ?

Elle trouve que son adolescence a été une période très difficile à vivre à l’Institut Nazareth, car le milieu fermé du pensionnat ne lui a pas permis de rencontrer des personnes voyantes à l’extérieur de l’école.

Nicole a apprécié malgré tout ce trop long séjour au couvent parce qu’elle y a découvert beaucoup de choses, surtout la musique qui a été la grande passion de sa vie.

Questions à poser aux participants

  • Aimez-vous aller à l’école ? Si oui, pourquoi ?
  • Apprenez-vous des choses intéressantes ? Si oui, lesquelles ?
  • Quelle est votre matière préférée ? Pourquoi ?

Parallèlement à ses études primaires et secondaires, elle consacre beaucoup d’heures pour ses études en musique. Après avoir terminé son secondaire, elle fait des études en musique à l’Université.

Questions à poser aux participants

  • Consacrez-vous beaucoup d’heures pour vos études ?
  • Est-ce que les heures que vous consacrez aux études font que vous réussissez bien à l’école ?

Par la suite, elle poursuit d’autres études en musique à l’Université de Montréal. C’est à ce moment-là qu’elle est durement confrontée à la réalité du monde des voyants ! Les personnes voyantes sont totalement indifférentes à son égard et l’ignorent complètement. Selon elle, son long séjour au pensionnat a eu des effets négatifs. Là-bas, tout le monde était à l’aise avec le handicap visuel puisque l’ensemble des élèves étaient aveugles ou malvoyants. Ce qui n’était pas le cas à l’université. C’est alors que son sentiment de culpabilité d’être aveugle augmente.

Questions à poser aux participants

  • Avez-vous déjà été confronté à un manque de compréhension des personnes voyantes ? Si oui, pouvez-vous nous expliquer ce que vous avez vécu ?

En plus de faire d’autres études en musique à l’université, elle étudie toujours le piano avec une professeure. Chaque jour, elle pratique pendant plusieurs heures cet instrument. Elle participe à des concours de piano et d’orgue. Elle remporte plusieurs premiers prix.

Questions à poser aux participants

  • Avez-vous déjà gagné des prix à l’école ? Si oui, lesquels ?
  • Qu’est-ce que vous avez fait pour gagner ces prix ?

Grâce à des bourses du gouvernement du Québec et au soutien de son entourage, elle poursuit ses études musicales à Paris. Pour Nicole, la question de son handicap ne se pose pas, c’est le « comment » qui importe.

Elle part seule à Paris en 1965, à 22 ans. Pendant trois ans, elle étudiera à l’École normale supérieure de musique.

Questions à poser aux participants

  • Partiriez-vous dans un autre pays pour poursuivre vos études ? Si oui, pourquoi ?

Loger dans une pension de famille, elle a beaucoup de la difficulté à s’adapter à l’environnement et à la mentalité. Par exemple, à Nazareth, les élèves travaillaient en braille. À Paris, considérant qu’elle était la seule à ne pas pouvoir jouer une oeuvre avec une partition, elle devait mémoriser les partitions en un temps éclair. Ses efforts seront récompensés, car elle réussira ses études en musique à Paris.

Ce séjour d’études de trois ans a été une expérience très enrichissante à plusieurs niveaux pour cette jeune femme aveugle du Québec qui, à peine sortie de l’Institut Nazareth, a eu la chance, le courage et l’audace de traverser seule l’Atlantique pour la première fois afin d’améliorer ses études en musique.

Lorsqu’elle est revenue au Québec, elle a continué ses études à l’université et a enseigné le piano en studio privé, ce qu’elle fera pendant plus de 20 ans.

En même temps qu’elle enseigne à l’école secondaire et en studio privé, elle fait des études supérieures à l’Université de Montréal.

Malheureusement, l’université n’offre pas d’encadrement et d’outils adaptés aux étudiants handicapés. Grâce au soutien de nombreuses personnes, elle réussit ses études supérieures à l’université. Elle est la première femme aveugle à recevoir ce grade universitaire.

Questions à poser aux participants

  • Seriez-vous capable de réussir vos études sans avoir l’encadrement de votre école et des outils adaptés destinés aux personnes handicapées ?
  • Avez-vous actuellement de l’encadrement de votre école et des outils adaptés ?