Questions à poser aux participants
- Qu’est-ce que l’implication social ? Quelle est son importance dans votre vie ?
En général, nous pouvons définir l’implication social comme étant un don de soi ou un acte social d’échanges basé sur l’engagement citoyen qui permet la création de liens sociaux.
Nous pouvons affirmer que les individus cherchent à faire du bénévolat pour améliorer leur qualité de vie et celle de leur communauté.
Dans les années 70, les personnes aveugles et malvoyantes tentèrent de promouvoir leurs intérêts et de défendre leurs droits de manière individuelles. Malheureusement, leurs diverses demandes demeurent sans réponses. Pour parvenir à se faire entendre et comprendre, ils ont donc décidé de s’unir pour mieux agir. C’est la raison pour laquelle ils ont créé le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec en 1975. À l’époque, le RAAQ regroupe des personnes handicapées de la vue habitant partout au Québec.
Les débuts du RAAQ sont difficiles financièrement. Cependant, grâce à la généreuse contribution, l’implication et le dévouement des administrateurs et des membres du RAAQ, une permanence est établie en 1979 et ne connaîtra aucune interruption jusqu’à aujourd’hui.
Dans les années 90, plusieurs associations régionales travaillant en défense de droit des personnes en situation de handicap visuelle naissent. C’est à ce moment que le RAAQ devient une fédération, ne rassemblant plus des individus mais bien des associations.
De 1975 à aujourd’hui, le RAAQ a contribué grandement à l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées visuellement.
Afin de mieux comprendre l’importance de l’implication sociale des personnes au sein des organismes communautaires dans leur communauté, nous vous présenterons ci-après les contributions réalisées par Claude Châtelain et Jacques Larose.
Claude Châtelain
Claude Chatelain naît le 3 juillet 1927 à Curran, dans l’est de l’Ontario. Aîné de douze enfants, il est presque aveugle à la naissance. Il a 3 mois quand sa grand-mère Alida remarque son problème visuel. La découverte du handicap constitue une dure épreuve pour les parents.
Le moins que l’on puisse dire est que Claude a toujours fait sa large part pour aider sa communauté. Après avoir milité au sein de l’Association parents-maîtres, il fonde en 1967 l’Union des familles de Varennes. L’année suivante, il est vice-président de la Fédération des Unions de familles du Québec, créée en 1961. Pendant plus de 35 ans, ces Unions joueront un rôle important dans le soutien aux familles québécoises. Leur action devait contribuer à la création d’un ministère consacré à la famille et à l’enfance.
Questions à poser aux participants
- Existe-t-il dans votre communauté des organismes communautaires au sein desquels il y a des bénévoles ?
- Croyez-vous qu’il soit important de faire du bénévolat ?
- Faites-vous actuellement ou avez-vous déjà fait du bénévolat dans votre communauté ? Si oui, pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre tâche et ce que cela vous apporte ?
- Afin de bien accomplir leur rôle, les bénévoles doivent-ils posséder des qualités particulières ? Si oui, lesquelles ?
Claude écrit la première constitution du Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) qui commence ses activités en 1975. Il sera en 1984 président fondateur du RAAQ, section Québec. Aujourd’hui, cet organisme s’appelle le Regroupement des personnes handicapées visuelles, régions 03-12. Au début, ces organismes ont peu de moyens et tiennent le coup grâce au bénévolat. Jacques Larose, un confrère de Claude au sein du RAAQ, lui rend hommage ici :
« Quand je parle de bénévolat, écrit Jacques, je pense toujours à celui de Claude Chatelain qui, à l’époque, vivait à Québec. Pendant au moins 5 ans, il a assisté à presque toutes nos réunions, ne demandant jamais aucun remboursement pour ses déplacements. À l’occasion, il recevait tout le conseil d’administration chez lui à ses frais. Je me souviens avoir été hébergé chez lui avec France Beausoleil la veille de la présentation de notre mémoire à la commission parlementaire de l’Assemblée nationale sur la loi 9 visant l’exercice des droits des personnes handicapées. Bien nous en avait pris, car, ce matin du 6 décembre 1977, il faisait une tempête de neige épouvantable. »
Questions à poser aux participants
- Comme Jacques Larose, pouvez-vous nous parler d’une personne inspirante qui s’implique pour changer les choses ?
Jacques Larose
Jacques Larose naît le 3 mai 1938 à Saint-Césaire, en Montérégie. Jacques est une personne qui a beaucoup marqué l’univers de la déficience visuelle. En 1975, il collabore étroitement avec, entre autres, Paul-Henri Buteau et Claude Châtelain à la fondation du Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ). Il est pendant un an le secrétaire du conseil d’administration du nouvel organisme et, en 1977, remplace Paul-Henri Buteau à la présidence, poste qu’il occupe jusqu’en 1983.
Comme président du RAAQ, il connaît des hauts et des bas avec ses camarades du conseil. Un de leur plus gros défi est de trouver un financement récurrent auprès de Centraide et de l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ). Dans un texte rédigé plus tard, Jacques raconte les débuts difficiles du RAAQ et, en particulier, tout le bénévolat que le Regroupement a exigé :
« Il est impossible, dit-il, de décrire la somme de bénévolat qui s’est déployée pendant ces premières années. Mais tout le monde y fournissait sa quote-part avec ses capacités personnelles : rédaction de documents pertinents, lettres, procès-verbaux, selon les besoins ».
Questions à poser aux participants
- Quelles sont les défis à relever lorsque nous faisons du bénévolat ?
- Selon vous, de quelle façon les organismes doivent-ils souligner la contribution des bénévoles ?
- Comment peuvent-ils renforcer les liens avec leurs bénévoles ?
On ne peut parler de la carrière de Jacques sans parler du braille. Non seulement l’a-t-il enseigné à différents niveaux pendant de nombreuses années, notamment à l’UQAM et l’Université de Sherbrooke, mais il a aussi cherché à le faire mieux connaître. Il a siégé sur un Comité de codification des règles de transcription de l’imprimé en braille et sur un sous-comité sur la refonte du code de l’abrégé orthographique. Il a acquis ainsi une rare expertise en braille et se montrera plus tard très fier d’avoir contribué dans la mesure du possible à son avancement.
En plus de son implication dans le milieu communautaire, Jacques a longtemps été organiste dans une église de Longueuil, Jacques peut jouer durant cinq messes en une seule fin de semaine.